Auteur : Dutrait-Crozon Henri (Frédéric Delebecque - Georges Larpent)
Ouvrage : Joseph Reinach Historien Révision de "l'histoire de l'affaire Dreyfus" (Tome I, le procès de 1894. - Tome II, Esterhazy)
Année : 1905
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L'ancien capitaine Dreyfus a été condamné, par deux fois, en Conseil de guerre, pour avoir livré à l'Allemagne les documents énumérés dans un bordereau écrit de sa main et découvert chez l'ambassadeur allemand. Lui-même a reconnu, le 5 janvier 1896, avoir trafiqué de ces pièces et, le 19 septembre 1899, en acceptant sa grâce, il a confirmé ses aveux, La défense de ce condamné semblait interdite par la force des choses et par le bon sens. Mais, aussitôt que son parti se fut emparé de l'Etat, dès le mois de septembre 1898, ses instances en revision eurent lieu dans des conditions de faveur inouïes. Les formes coutumières de la justice furent changées, les lois tournées ou violées, toutes les juridictions fatiguées, les garanties doublées et redoublées sans fin. Le procès de Rennes a tenu vingt-cinq audiences, entre le 7 août et le 9 septembre. La première enquête de la Cour de cassation avait excédé deux trimestres ; la nouvelle n'était pas finie après douze mois. L'intérêt de Dreyfus, comparable à celui d'un prince apparenté à la Maison régnante, obligeait donc les juges à prendre et à reprendre, à peser et à repeser, une par une, en leur détail le plus extrême, toutes les minuties de fait, toutes les broutilles de droit. S'ils ne faisaient que leur devoir, on avouera que ce devoir fut bien négligé envers tout autre que Dreyfus ! La justice la plus sommaire était trouvée trop bonne encore pour quiconque avait eu l'audace de se prononcer contre lui ; si l'on ne s'est pas délivré du général Mercier et du lieutenant-colonel du Paty de Clam en les accrochant à quelque lanterne, c'est que le peuple de Paris, même dans les milieux révolutionnaires, ne fut jamais très favorable au faux innocent. Ce que le peuple n'a jamais voulu tenter, l'Etat l'eût fait s'il l'avait pu. Il usa de tous ses pouvoirs. Les disgrâces, les peines disciplinaires elles blâmes furent prodigués à tout le personnel civil et militaire qui s'était permis d'élever des objections contre une doctrine d'Etat : la langue officielle appela vérité les fictions propices au traître, et mensonge l'évidence qui le chargeait ; certaines preuves de son crime, étant trouvées embarrassantes, furent étouffées ou falsifiées, toutes les fois que l'on en trouva le moyen. ...
Demolins Edmond - Saint Louis
Auteur : Demolins Edmond Ouvrage : Saint Louis Année : 19881 Lien de téléchargement :...