Auteur : Fabre d'Olivet Antoine
Ouvrage : Les vers dorés de Pythagore expliqué et traduits pour la première fois en vers eumolpiques français; précédés d'un discours sur l'essence et la forme de la poésie, chez les principaux peuples de la terre, Adressé à la classe de la Langue et de la Littérature française, et à celle d'Histoire et de Littérature ancienne de l'Institut impérial de France
Année : 1813
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Messieurs, Avant de publier la traduction des Vers dorés de Pythagore, telle que je l'ai faite, en vers français que je désigne par l'épithète d'eumolpiques, j'aurais désiré pouvoir vous la soumettre, et m'éclairer de vos conseils ou m'appuyer de vos suffrages ; mais des usages académiques, et des lois dont j'ai senti la justesse, m'ont empêché de jouir de cet avantage. L'innovation néanmoins que j'ai tenté de faire dans la poésie française, et l'explication nouvelle que j'ai essayé de donner d'un des plus célèbres morceaux de la poésie grecque, m'ont paru tenir de trop près à vos travaux, et rentrer trop avant dans vos attributions littéraires, pour que j'aie cru pouvoir me dispenser d'appeler sur elles votre attention. Je réclame votre indulgence, si, dans la démonstration d'une juste déférence à votre jugement, je manque involontairement à quelques formes ; et je vous prie d'apprécier la pureté de mes intentions. Je n'ai nulle prétention à la poésie ; j'avais même, dès longtemps, renoncé à l'art des vers, et voilà cependant que je me présente dans la carrière poétique, pour y briguer le succès hasardeux d'une innovation ! Est-ce l'amour de la gloire qui m'inspire cette témérité, qui m'éblouit, aujourd'hui que mon automne s'avance, tandis qu'il n'a pu m'émouvoir lorsque l'effervescence de mon printemps devait doubler sa force ? Non : quelque flatteuses que soient les couronnes que vous décernez au talent, elles ne sauraient me toucher ; et si un intérêt aussi nouveau que puissant ne m'engageais à m'adresser à vous, je garderais le silence. Cet intérêt, Messieurs, est celui que m'inspire la science en elle-même, et le désir, peut-être inconsidéré, mais louable, de coopérer de mes faibles moyens au développement d'une langue dont l'influence littéraire et morale, sortant des bornes de l'Europe et du siècle actuel, doit envahir le Monde, et devenir universelle, comme la renommée du Héros qui étend ses conquêtes avec celles de l'Empire dont il a jeté les fondements. J'ai besoin, je le sens bien, Messieurs, d'expliquer ma pensée. Mon assertion, toute fondée qu'elle soit, n'en paraît pas moins extraordinaire, et je dois en convenir. La défaveur qui s'attache à toutes les idées nouvelles, à toutes les innovations, la juste défiance quelles inspirent, l'espèce de ridicule qui rejaillit de leur chute, auraient arrêté mon audace, si je n'avais eu que l'audace, et si la noble ambition d'opérer un bien général ne m'avait élevé au-dessus du mal particulier qui pouvait en résulter pour moi. D'ailleurs j'ai compté sur la bienveillance éclairée des deux illustres Académies auxquelles je m'adresse : j'ai pensé qu'elles distingueraient dans les vers que je présente à leur examen, et comme moyen d'exécution dans la poésie française, et comme moyen de traduction dans les poésies antiques et étrangères, l'utilité réelle qu'ils peuvent offrir, de la beauté accidentelle qui leur manque, et qu'une main plus habile aurait pu leur donner ; je me suis flatté enfin qu'elles daigneraient me prêter jusqu'au bout, et sans prévention, l'attention qui m'est nécessaire, et que, si elles refusaient une entière approbation à mes efforts, elles rendraient du moins justice à mon zèle, et applaudiraient aux motifs qui me les ont fait tenter. ...
Havell Ernest Binfield - The ancient and medieval architecture of India
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