Auteur : Constant R. P.
Ouvrage : Le meurtre rituel
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Il est un rite religieux du Juif dispersé, d'un caractère exceptionnel, qui sort, avec un relief effrayant, de la catégorie des rites ordinaires; qui a acquis, dans l'histoire, une célébrité sinistre ; nous voulons parler du meurtre rituel ou du sacrifice humain. Le Juif, auquel le texte même de sa loi rendait impossible le sacrifice du taureau, du bouc et de l'agneau, y a substitué une victime qui rappelait ses sacrifices d'autrefois sur les hauts lieux, et faisait, en plus, un élément de son culte, de la plus horrible satisfaction de sa haine. En souvenir du Christ crucifié, pour donner au crime du Calvaire, Jusqu'à la fin des temps, avec un mémorial horrible, une sorte d'indéfinie prolongation, il a sanctifié, toutes les fois qu'il Ta pu, chaque anniversaire du déicide, par l'immolation d'un Chrétien. Comme il voulait jadis sans tache, l'agneau de sa pâque il prend soin, là aussi, de la pureté de la victime : ses préférences sont pour l'enfant. Il se préoccupe même de le trouver beau; il lui plaît que dans le corps comme dans l'âme, tout soit irréprochable ; afin que rien ne manque à l'excellence d'un acte religieux dont il fait la part exquise de son culte. Traiter du Juif et se taire sur le meurtre rituel, serait omettre ce qu'il y a de capital dans la cause. Nous n'aimons pas l'ombre et nous avons tout fait pour n'y rien laisser. En tirer le plus possible, la question présente est notre plus vif désir. Nulle part la lumière de l'histoire n'est plus nécessaire, parce que nulle part le mensonge n'a plus fait, pour créer la nuit. Grâce à Dieu, nous n'avons pas à chercher loin cette lumière- C'est son flambeau à la main que nous avons, jusqu'ici, suivi à la trace, à travers le monde, notre indistinguable pèlerin. Prêt à le quitter, nous ne saurions déposer en meilleur lieu, pour y demeurer d'une manière fixe, le luminaire de la route. S'il est un point d'où ses lueurs se répandent mieux et continuent à éclairer, par un rayonnement d'ensemble, les sentiers parcourus de la longue course, c'est, assurément, celui que nous touchons. Cette question, d'ailleurs, n'a pas la complication qu'on lai pourrait croire. Tout y revient à la théorie générale de la certitude historique. Appliquez-la au meurtre rituel et la conclusion suivra d'elle-même; vous aurez la cause jugée. Le reste; n'est plus qu'une promenade à travers les faits. Ils se présentent tous, dans des conditions et avec une physionomie pareilles; leurs preuves sont les mêmes. Qui en a démontré un, les a démontrés tous. Or, il n'y a, dans toute l'histoire, rien de plus fort que cette démonstration. Observons, d'abord, que le meurtre rituel est en pleine possession de l'histoire. Et il ne Test pas seulement, comme tel fait historique qui a acquis d'abord cette possession dans les annales d'un pays, pour faire passer, ensuite, par voie d'annexion, si l'on peut dire, les autres pays sous la loi de sa certitude. C'est là le mode ordinaire (l'acquisition et de possession du domaine de l'histoire parles faits, et ce mode suffit à tous, pour que cette possession demeure paisible, à l'abri de toute attaque. Sauf les sceptiques qui contestent tout, personne ne la conteste. ...
Gaidoz Henri - Etudes de mythologie gauloise
Auteur : Gaidoz Henri Ouvrage : Etudes de mythologie gauloise Année : 1886 Lien de téléchargement :...