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Auteur : Paraz Albert
Ouvrage : Une fille du tonnerre II PetrouchkaI
Année : 1953

Lien de téléchargement : Paraz_Albert_-_Une_fille_du_tonnerre_II_Petrouchka.zip

« PETROUCHKA » est la suite de « Une Fille du Tonnerre », ce chef-d’oeuvre d’indépendance qui a déjà été copié six fois. Il est utile de rappeler que « Touchez pas au Grisbi » avec son glossaire, a été publié après la « Fille ». « PETROUCHKA » porte le nom d’un ballet. Rien ne pouvait lui aller mieux. Il fait, en tourbillonnant sur les pointes, une danse éclair à travers les tabous de l'époque, il bondit de l'Amérique en Russie, de Nouyork à Moscou et nous en dévoile les dessous cachés, allant d'un gang d'écorcheurs au rasoir à la plus charmante poupée en tutu blottie dans les bras de Lola moscovite, plus troublante que jamais. Cette ronde de marionnettes bascule dans un souffle intense les légendes, les femmes et les grands de ce monde. Nous voyons l'ami Gorin se débattre dans des complications logiques en un trajet dont on se demande comment l'auteur a pu percer les arcanes puisqu'il trouve moyen de nous faire pénétrer au fond des services secrets et découvrir, à l'issue d'une scène presque incroyable, au plus intime du Kremlin, ce qu'il était parti chercher depuis le Pentagone et que d'autres agents avaient cru trouver au Spitzberg et au cap Horn. L'auteur nous donne des hautes sphères américaines et russes une vision absolument originale, rigoureusement inédite et très surprenante, ce qui semble impossible après les tonnes de livres écrits sur ces sujets. Oui mais, l'auteur est Albert Paraz qui seul pouvait pousser si loin le non-conformisme parazien. Le sens du comique, cette qualité très rare, éclate dans la cocasserie de ces pages. C’est le triomphe de l’irrespect, ce dont, avec le rire les peuples ont le plus urgent besoin. Il est bon de mettre vivement en garde le lecteur : ce livre salubre n’est écrit ni pour les bonnes soeurs, ni pour les petites filles. Mais les coeurs purs ne seront pas troublés par les raffinements les plus colorés et pourront y apprendre le beau style, un des plus souples, des plus élégants et des plus étendus de la langue française d’aujourd’hui. Résumé de « une fille du tonnerre » Gorin, j’ai lu « Une fille du Tonnerre », telle qu’on l’a publié. J’ai fourni des éléments à un raffiné du stylo qui s’est ingénié à me fourrer dans des postures humiliantes, exagérant les dimensions de ce qu’on m’a fait endosser. Inutile de vous dire que tout cela est embelli, mais je ne peux pas entrer à la préfecture sans être accueilli par des allusions dont vous imaginez la finesse. Ce qui s’est passé est très simple l’inspecteur Bardot était sur les traces d’un nommé Jimmy, espion international, que dis-je, la quintessence de l’espion, qui a été au service de Canaris, du Deuxième Bureau ; de l’Intelligence Service, de la Guépéou, de la Ligue arabe et du Pentagone. Deux savants ayant disparu, l’inspecteur Bardot a croisé leurs traces dans la maison de Jimmy, rue Xaintrailles, surveillée par la vigilance scientifique de notre collègue Papadacci. Les têtes des visiteurs étaient photographiées, les paroles enregistrées et traduites quand elles étaient en russe, ce qui m’a amené à étudier cette langue, plus facile qu’on croit. Pour essayer de joindre le fameux Jimmy, je me suis rendu en Italie où j’ai gagné l’amitié d’Hachid, dit Lévy, vieux Parisien dont l’occupation essentielle consistait à réaliser des films en couleur et en relief. Remarquons en passant qu’« Une fille du Tonnerre » ne suit pas la mode du film en relief, mais la précède. Les films d’Hachid, dépourvus des tabous des ciné-clubs, atteignent aux sommets de l’art et de l’éthique. On y voit des jeunes gens choisis parmi les vedettes les plus chères se livrer à tous les caprices de l’amour, vêtus d’un masque, de bracelets, de fines chaussures et de bonne volonté. Ces chaussures précieuses étaient imposées par Jimmy, fétichiste des travestis. Cet indice nous a aidés à trouver sa trace. L’acteur Michel Simon, dans cette aventure qui ferait un si beau film, joue le rôle capital qui détermine l’orientation de l’affaire. Venons-en maintenant aux Filles du tonnerre. Lola ayant été fouettée par Irma au service de la police, jure de se venger. Consuelo m’attire dans un guet-apens où, pour complaire aux fantaisies de l’odieux Jimmy, je suis mis par elle, si j’ose m’exprimer ainsi, dans une posture inavouable. Lévy organise à Paris une séance de prise de vue sous le prétexte de donner à Lola l’occasion dont elle rêve, se venger d’Irma. La chose se passera dans le local de mon amie Amanda. Ce grand jour doit apporter à l’inspecteur Bardot l’occasion de mettre la main sur l’insaisissable Jimmy. Au, cours de cette petite fête, Irma est battue, écorchée, empalée par Lola. Moi‑même je suis victime de sévices, en un seul mot, par un nègre blanc, personnage, vindicatif, à demi-mort, je réussis à appeler Amanda dont l’arrivée fait fuir la bande au moment où l’énorme pal qui a saigné Irma va lui ressortir par la bouche. Jimmy, traqué par Bardot ; est rejoint dans la villa outrageuse de Consuelo. Ils se découvrent des goûts communs et je peux les voir, déguisés en femmes, s’amusant à des jeux de pensionnat. J’ai à peine le temps de savourer mon indignation qu’ils disparaissent tous les deux dans la grosse voiture de Jimmy. Voilà la matière que j’ai fournie d l’auteur de « Une Fille du Tonnerre », qui n’a pas cherché en savoir davantage et a publié son livre, sans pouvoir nous dire où Jimmy était passé. ...